Le Ganga unibande, discret oiseau des plaines arides

Sous ses airs de pigeon, le Ganga unibande (Pterocles orientalis) revêt un plumage subtilement coloré. Sa petite tête est mise en valeur par une gorge de couleur brun roux pour le mâle, son ventre noir contrastant avec son poitrail crème, lui même orné d’un collier noir lui ayant valu son nom. Les femelles, un peu moins colorées sont ponctuées de taches noires au dessus du collier. Sa queue relativement courte et son contraste marqué sous les ailes, courtes elles aussi, le rend facilement identifiable en vol. La couleur noire de son ventre se poursuit sur l’extrémité de ses rémiges jusqu’au bout des ailes. C’est d’ailleurs son ventre noir qui donne son nom à l’espèce en anglais (Black-bellied Sandgrouse) et en portugais (Cortiçol-de-barriga-preta). Alors qu’en français, le nom Ganga unibande est lié au fait que l’oiseau arbore une seule bande noire au niveau du bas du cou. Ses couvertures sous-alaires et ses auxiliaires sont parfaitement blanches. Les juvéniles possèdent les mêmes caractéristiques physiques que les adultes, mais leur plumage est un peu plus terne.

Le Ganga unibande est le plus grand et le plus gros des gangas, avec ses presque 40 cm, 70 cm d’envergure et ses 300 à 450g. C’est proche de la taille du pigeon ramier qui est à peine plus grand.

Grégaire, il se rassemble en groupes que l’on peut observer notamment au lever du jours près des points d’eau. Leurs cris sont assez reconnaissables et rappellent parfois le son glougloutant des Tétras lyre.

Répartition et habitat

Localement commun et parfois même abondant, le Ganga unibande apprécie les plaines arides eurasiennes et méditerranéennes, de la péninsule ibérique à l’ouest de la Mongolie. Erratique et migrateur partiel, il n’est que rarement sédentaire. Son habitat de prédilection est constitué de steppes sèches et les zones arides et semi-désertiques, plates, sableuses ou caillouteuses avec végétation clairsemée. Localement, on peut le trouver dans les plaines caillouteuses, telles que la Crau en France ou encore des zones de cultures sèches. Par endroits, mais rarement, il tolère les espaces avec des buissons épars. En Espagne et au Portugal son milieu de vie est très similaire à celui du Ganga cata, avec qui il partage souvent le même territoire. La meilleure région pour observer le Ganga unibande au Portugal est l’Alentejo, et plus spécifiquement les steppes de Castro Verde. Malgré tout, l'unibande a tendance à fréquenter parfois des milieux marécageux, y compris ceux recouverts d'eau saumâtre.

Menaces

Rares sont les espèces exceptionnelles à ne pas être inscrites sur la liste rouge de l’UICN. Le Ganga unibande a la chance d’y figurer en Préocupation mineure (LC) ! Ses populations ne sont donc pas en danger mais pâtissent malgré tout de plusieurs menaces qui sont à l’origine de la diminution localisée de ses populations.

Nous pouvons citer notamment l’assèchement des milieux causés par des déficits de précipitations de plus en plus marqués dans la région méditerranéenne. Ces sécheresses causent également une diminution des stocks de nourriture. Certaines zones autrefois très fréquentées par les Gangas en sont aujourd’hui désertées car les points d’eau indispensables à leur survie sont à sec. Les activités humaines au sens large ne constituent que très peu de menaces pour cet oiseau.

Comportement

Leur régime alimentaire est directement lié à leur lieu de vie. Quasi exclusivement végétariens, ils se nourrissent principalement de graines, bien qu’ils apprécient les légumineuses qu’ils trouvent dans les zones cultivées. L’absence d’eau dans leur alimentation rend indispensable la présence de points d’eau dans lesquels ils peuvent s’abreuver. Tous les matins, dès le lever du soleil et parfois plusieurs heures après, ils se rendent en groupe sur les points d’eau pour boire. Si les journées sont très chaudes, ils peuvent y retourner avant le coucher du soleil.

La période de reproduction s’étale de mars à août et varie fortement selon la latitude et la localisation. Leur nid est constitué d’une simple dépression au sol, dans lequel les femelles pondent généralement 3 œufs. Chacun leur tour, les parents assurent la couvaison pendant 21 à 24 jours. Le mâle privilégiant la couvaison la nuit. Dès leur naissance, les poussins sont capables de se nourrir seuls. Nidifuges, ils sont malgré tout dépendants de leurs parents pour la boisson. Pendant leurs premières semaines de vie, le mâle chargé de la collecte de l’eau emmagasine des gouttelettes dans les plumes de son poitrail qu’il s’assure de transporter jusqu’au nid. Les poussins boivent alors l’eau dont ils ont besoin, directement dans le plumage de leur père.

Photographier le Ganga unibande

Presque l’intégralité de l’Espagne et du Portugal offre un habitat favorable au Ganga unibande. Accompagné d'un guide local expérimenté, découvrez la discrétion et l’élégance du Ganga unibande dans son habitat naturel, en apprenant davantage sur son comportement, sa biologie et les défis de conservation auxquels il est confronté.

Nous vous guidons notamment en Alentejo lors d’excursions ornithologiques à la journée ou de séjours nature de plusieurs jours. L’observation du Ganga unibande est fréquente lors de nos sorties, mais n’est jamais garantie, car cette espèce est extrêmement discrète. Gardant une distance de sécurité importante, les meilleures opportunités photo arrivent le plus souvent lorsque qu’un groupe de Gangas unibande passe en vol. Nous nous ferons en tout cas un plaisir de vous emmener découvrir les meilleurs coins ornitho de l’Alentejo pour observer le Ganga unibande.

Arnaud
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